A l’intérieur du point originel, il y a une actualité bidon et une crise existentielle, un monde en déliquescence et une bonne dose de mélancolie. En face de ça, on a tout de suite voulu reconstituer une cour de récréation, pour équilibrer la balance quoi … Pour pas se laisser faire. Pour renverser la figure du sérieux pragmatique.
Et notre terrain de jeu à nous, c’est la musique. Au cœur de chacune de nos émotions, à la source de notre irrévérence, il y a des écoutes innombrables et éclectiques. A se saouler de morceaux à entendre et de morceaux à faire. Comme un ouragan vibratoire. Et avec ça, on a posé des mots ; pour rire franc, rire amer ou pleurer. Des mots pour mettre la distance et reprendre le dessus.
Tu sais, tout ce qu’on dit, ça modèle le monde. C’est l’effet performatif … Alors chaque morceau, avec son texte, son tempo et ses notes, vient créer un univers à part entière qui donne une autre image du monde. Un monde disparate, complexe ; à apprivoiser. Un monde qui bouge.
On te chante des histoires … Des trucs perchés et des trucs vraisemblables … On t’emmène à la foire, la fois où le maire a perdu son pouvoir ; sur la plage avec la fille au maillot rayé qui a coiffé au poteau tous ses concurrents à la course ; sur le radeau de nos insomnies ; dans une descente aux enfers digne du héros antique …
C’est un voyage de proximité. On est à fond, tu bouges sur la piste et nous sur la scène. Tu nous écoutes et on t’écoute aussi. A chaque fois c’est différent. Et chaque fois est une opportunité d’immortaliser un présent fugitif et de dessiner le monde d’après.