L’univers industriel cramé de DAME AREA, la fulgurance de leur live transbahuté de squatts en lieux alternatifs, a permi au duo barcelonais Silvia Konstance et Viktor L.Crux de s’émanciper de leurs influences et mettre au point la formule tant convoitée de magie rouge.
L’expérience sonore proposée par DAME AREA revisite dans un minimalisme libéré, sauvage et industriel les intentions de Einsturzende Neubauten des débuts. Les textures synthétiques répandent des images crasseuses et comme les délires fantasmagoriques de Nurse With Wound. Leurs lives s’apparentent à une transe d’un derviche tourneur sous pilule Krautrock…
Il est grand temps de partager ce secret jalousement gardé, on a tous besoin de la magie de DAME AREA.

Chainon manquant entre Nirvana et Sun Ra, l’alliance Delphine Joussein-Rafaëlle Rinaudo-Blanche Lafuente s’applique à pousser leurs instruments dans leurs derniers retranchements, avec l’enthousiasme du savant fou devant ses fioles. Flûte, harpe, batterie : un mélange rare que le trio met sens dessus dessous. Dans le sillage des expériences de John Zorn aux confins du jazz et du noise, Nout imagine ses morceaux comme de véritables scénarios à rebondissements : on se croit dans Alien et on se retrouve dans Indiana Jones ; on débute les yeux fermés sur des sièges rouges et on termine en pogo sur le dancefloor.