Aris Bassetti et Barbara Lehnhoff rythment depuis 2008 nos vies de disques et de shows pétris des contradictions qui pourrissent et magnifient nos existences. PETER KERNEL, il faut se rendre à l’évidence, est à l’image du duo qui l’a créé, avec toute la dualité mouvante qu’induit un projet artistique si étroitement lié à la vie partagée. Parfois tendre, souvent dur, tempétueux ou caressant, le noiserock des Suisses est une perle de créativité avec des instruments pourtant très simples : basse-guitare-batterie-chant, le trio sur scène nous fait traverser des émotions qui vont de la rage aux larmes, de la tension à l’euphorie en passant par le rire. Un groupe complet, touchant au plus profond, qui a livré avec « White Death, Black Heart » (2011) et « Thrill Addict » (2015) deux véritables bijoux de l’indierock des années 2010 de ce côté de l’Atlantique.
Toujours farouchement indépendants, maîtrisant la chaîne de leurs créations de l’enregistrement (ils ont leur propre studio) à la diffusion (ils ont leur propre label) et la mise en images (ils créent leurs vidéos et artworks), PETER KERNEL reviennent avec un nouvel album en trio, « The Size Of The Night », sorti en mars 2018 sur leur propre label On The Camper Records. Un nouvel album plus apaisé et introspectif que les précédents dans lequel le duo Barbara-Aris tente de s’accepter : « Through this album we’re trying to accept that we can be verysensitive people and at the same time we can be asshole. And that it’s alright. »
Marietta revient en force avec un nouvel album définitivement lui. Réalisé seul, mais cette fois avec des logiciels de MAO cracké pour remplacer le magnéto 4 pistes vintage, Prazepam St. est un disque signé comme d’hab chez les indétrônables Born Bad Records avec qui il a commencé comme chanteur au sein des Feeling Of Love. Un de ces disques de chambre fermée à double tour au fond d’une maison sans adresse, comme on pensait seuls Syd Barrett ou John Frusciante capable d’en faire – références un rien secouées, mais clairement identifiées. Marietta s’inscrit sans conteste dans les gars sûrs dont on redécouvrira l’œuvre peut être trop tard. C’est maintenant, tout de suite, qu’il faut venir se délecter de l’artiste sur scène. Et puis s’il vous plaît, écoutez son dernier album.