Chanson, poésie noire, rock
Palatine + Gontard [ANNULÉ]

Deux univers bien singuliers à découvrir dans cette soirée; l’un plus rock, bidouilleur et engagé, l’autre plus envoutant et mélancolique. Mais tout deux sont d’une grande sensibilité, d’une fine richesse instrumentale, et remettent génialement à l’honneur la poésie francophone.

Palatine
 (Paris / Yotanka)

Pour la première fois à Grenoble, les classieux Palatine viendront présenter sur scène leur premier album « Grand Paon de Nuit« .
« Comme Ce Rouge Me Plait ». C’est le titre sibyllin qui ouvre cet album. Morceau sexy, paresseux, lettré. Chanson de boudoir. Pleine de double-sens, de mots tiroirs. Chant lascif. Orchestration tout en dentelles.
Et dès ce premier morceau on a l’intuition que les quatre hommes de Palatine ne nous lâcheront plus. Ou pire, que nous ne voudrons plus les quitter. Ce qui est peut-être encore plus pervers. Les choses sont pourtant claires : la relation sera compliquée, passionnelle, parfois violente (« Là où mes mains se posent poussent des ecchymoses… »), mais toujours entière, vivante. Pas la routine du quotidien, donc, mais plutôt les sommets et les abysses de l’âme humaine. « Ecchymose », « Stockholm » et « Grand Paon De Nuit » auraient même pu être des inédits de la période « Fantaisie Militaire / L’Imprudence » d‘Alain Bashung. Elles dégagent la même poésie noire, le même désespoir lumineux, grâce à une écriture au cordeau et à des arrangements crépusculaires.
Palatine raconte donc ces entrelacs de destins qui nous emmènent ici ou ailleurs, avec untel ou tel autre, à nous aimer, à nous haïr. A oublier, à se souvenir. « Golden Trinckets », « Marions-Nous » et « City Of Light » sont comme des marches forcées dans le désert du Nevada -ou bien sur le périph’ moribond d’une ville la nuit- sur fond de bande-son de western post-rock, comme une rencontre inopinée entre Mark Lanegan et Christophe. Autant dire à fleur de peau.
Même lorsqu’il faut danser, comme sur « Faux Brouillards » ou sur l’entêtant premier single « Paris – L’ombre », on le fait en connaissance de cause. Sans se mentir. Sans tricher. Les yeux dans les yeux.
« C’était Un Loup ». C’est le titre sibyllin qui clôture le premier album de Palatine. Morceau aux choeurs aériens, langoureux, orchestré. On pense au Nino Ferrer de « Nino & Radiah ». Et on se dit qu’il faut parfois regarder le mal en face pour enfin voir le bien.
Kalcha

Gontard
(Valence/Ici d'ailleurs)

Un nouvel album, «  Tout nait/Tous s’achève dans un disque », encensé par la presse, également sorti en mars cette année sur le savoureux label Ici d’ailleurs (Matt Ellioth, Zëro, GaBlé, Chapelier Fou ,…).

On connaissait déjà les Frères Nubuck et leur pop caustique, bricolée, inimitable. Après quelques 10 années d’activité contre vents et marrées, les deux frangins sont partis chacun de leur côté, l’un avec sa pop mélodique sous le patronyme de Chevalrex, l’autre avec son spoken world transgressif pour créer Gontard !  Avec ce « lapin Duracell » (qui a rejoint le respecté label Ici d’Ailleurs comme d’autres transfuges de feu label Lithium) et son univers nihiliste inspiré, jubilatoire, teinté de punk, de rock en passant par l’électro, c’est la solitude des zone périurbaines, des MJC à bout de souffle, la désillusion politique et la nostalgie d’une époque pas si lointaine où la lutte des classes n’avait pas encore été laminée par le libéralisme triomphant qu’il dépeint avec son oeil féroce mais jamais cynique … et au milieu de tout ça, ultime bouée de sauvetage, l’amour, petite fleur fissurant l’asphalte de la zone commerciale de Portes les Valence …

ven 07 Déc 2018
20:30
10EUR prévente / 12EUR sur place
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