Une des règles que la commission de programmation de la Bob s’impose est de ne pas reprogrammer les mêmes groupes… sauf quand cela s’impose. Et bah voilà, c’est le cas pour Hyperculte, de retour à l’occasion d’un magistral 2ème album, Massif occidental… Pour planter le décor, ce duo genevois fait partie de l’écurie Bongo Joe Records, label défricheur qui défie le temps et l’espace en dénichant de groupes hybridant avec bonheur et de façon parfois improbable toute la musique de ce monde. Quelque part entre Can et les Bérus, Brigitte Fontaine et Fantazio, Hyperculte c’est un duo acoustique et électrique, scandalisé et électrisant : Simone Aubert (qui officie aussi dans Massicot) à la batterie et à la guitare, et, à la contrebasse et aux bidouilles, Vincent Bertholet (chef de file Orchestre Marcel Duchamp Tout Puissant). Leurs deux voix balancent, scandent et propulsent des textes ciselés, faussement surréalistes mais réellement engagés sur des morceaux construits à partir d’impros. S’en dégagent une forme d’idéalisme conscient mais jamais béat ni culpabilisant, et une furieuse envie de danser. Sur scène, sens de la formule, loops, rythmes et riffs s’entremêlent en un tout sauvage et joyeux qui délivre – c’est le mot – une krautranse ou un post-pfunk endiablés : c’est jouissif parce que ça te remue autant la tête que les jambes, et ça te décolle la pulpe du fond… Comment ne pas les suivre quand ils chantent, « la pire des folies, être sage dans un monde de fou », « le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ou tard »… Alors dans cette époque qui déconne, adonnons-nous à Hyperculte, qui répond au désordre du monde par le poids des mots et la légèreté de la danse.
#kraut, Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, Massicot, Liquid Liquid, Neu!, Can, Arthur Russell
Les Anglaises Maria Uzor et Gemma Cullingford ouvrent les vieux grimoires électroniques et punk funk. Elles réactualisent alors des formules magiques jadis prononcées par Bush Tetras, ESG, Liquid Liquid ou, plus récemment, par LCD Soundsystem. Un riff de basse hypnotique, une nappe de synthé, quelques percussions électroniques tranchantes et une voix soul glaçante pour magnifier ces chansons aussi bien faites pour l’écoute que pour la danse.